samedi 18 août 2012


POURQUOI SOUTENONS-NOUS LA CAMPAGNE DU FRONT DE GAUCHE  POUR L’ELECTION PRESIDENTIELLE ?
Tribune parue dans Le Patriote du 6 avril 2012

Dans un contexte de crises sociales, écologiques et démocratiques répétées et durables, où les politiques actuelles imposent austérité, hystérie sécuritaire, racisme légitimé et régression de nos droits fondamentaux, l’unité est indispensable pour imposer un autre futur que celui auquel les capitalistes tentent, par tous les moyens, de nous condamner.
C’est avec tristesse que nous constatons que l'organisation que nous avons construite tourne le dos avec constance à toute tentative de rassembler politiquement notre camp social et ses organisations face à Sarkozy et à l’austérité toujours plus violente qui s’annonce.
L’isolement qui est le notre malgré la fondation du NPA, se cristallise aujourd’hui dans une campagne présidentielle que nous ne mènerons pas. Car c’est la fonction même de cette campagne qui nous interroge, pas les qualités du candidat du NPA mais bien plutôt l’orientation politique de ceux qui la dirigent.
Ceux-là même qui dénoncent le candidat du Front de Gauche comme appartenant au camp des «politiciens professionnels en cravate», qui affichent avec certitude sa future collaboration avec le PS, et divisent ce qu’il s’agit d’unir : la volonté du peuple de gauche de se débarrasser de Sarkozy tout en résistant à l’austérité.
Cela, alors même que nous voyons la dynamique de la campagne du FdG, la maturité politique et la conscience qui s’y fait jour.
Les dizaines de milliers de personnes rassemblées à la Bastille ou dans les meetings du FdG ne disent pas autre chose. Il faut que la gauche de gauche s’unisse et dise d’une seule voix : Sarkozy dégage ! Assez d’austérité !
Le fait que des milliers de jeunes vivent là leur première expérience militante, que des milliers de syndicalistes voient avec cet instrument la possibilité d’un prolongement politique à leurs engagements quotidiens, nous interpelle et nous commande de nous positionner.
Car notre tradition politique s'intéresse aux mouvements réels qui animent notre classe sociale, celle des salariéEs, des chômeurs, des précaires, de toutES ceux-celles qui souffrent ou ont unE proche qui souffre de la situation de précarité généralisée que les gouvernements capitalistes nous imposent arbitrairement. Nous avons pour rôle de les accompagner, et leur donner une perspective radicale contre l'ordre existant.
Pas besoin donc de peindre cette campagne en rouge pour comprendre que notre place est aux côtés de  celles et ceux qui mènent cette tentative de stopper le piétinement de nos droits : au et dans le travail, en matière de santé comme d’information, face au logement, comme face à la vieillesse, etc.
Nous savons les désaccords que nous avons avec la campagne du FdG ou certaines déclarations de son candidat. Nous ne partageons pas, par exemple, le rapport trop instrumental que les principales forces du FdG entretiennent avec les mouvements sociaux. Nous aimerions aussi que cette campagne soit plus offensive pour dessiner un avenir débarrassé par exemple du nucléaire civil et militaire. Mais ces désaccords ne changent rien à la conviction des milliers de salariés et de jeunes qui la mènent. Et c’est ce processus de maturation politique que nous voulons continuer d’accompagner.
D’autant que depuis plusieurs années, nous travaillons avec l’ensemble des forces de gauche du département : partis politiques, syndicats, associations, mouvements…, à travers les luttes sociales telles que l’alter G20, le forum mondial alternatif de l’eau, les collectifs gaz de schiste, les collectifs féministes, la lutte contre la dette publique illégitime… .
Mais aussi, à faire fructifier les acquis des batailles unitaires menées lors des cantonales de 2011 ou à travers l’expérience « d’A Gauche Vraiment » à Antibes.
C’est dans le succès de cette campagne que réside une partie des clefs de l’avenir. 

Un score élevé de son candidat contribuerait à redonner confiance à notre camp social pour les combats qui s'annoncent.
Ce que nous appelons bloc de gauche contre l'austérité ou front social et politique, est inscrit dans les coordonnées de la situation politique. Nous qui pensons qu’il faut dans un même mouvement, unir les anticapitalistes et construire ce bloc, nous savons que ce n’est pas un problème à venir, mais une tâche qui s’inscrit dans le réel et ses contradictions.
Le périmètre de ce bloc de gauche contre l'austérité dépendra de la position du FdG et de ses organisations par rapport à la participation à un gouvernement social-libéral et à une politique  d’austérité.
Depuis la création du NPA, dans les Alpes Maritimes nous nous sommes battus sur un profil unitaire, tournant le dos aux dérives sectaires qu’elles proviennent de nos partenaires aussi bien que de notre direction nationale. Cela nous a conduits à participer à la fondation de la Gauche Anticapitaliste (Courant Unitaire pour l’Ecosocialisme). En son sein certain(e)s voteront sans doute pour la candidature de Philippe Poutou ; sans être unanimes sur la question mais soucieux de clarifier notre positionnement personnel publiquement nous soutiendrons la candidature du Front de Gauche pour l’élection présidentielle dans la rue comme dans les urnes.
Daniel ALATI, Jonathan ARCAMONE, Alain BOUCHER, Philippe CARENZO, Loïc FORTUIT, Eve GALLIANO, Ali KABBAJ, Rossano MOLFESE, Jocelyne LACROIX, militantEs du NPA, membres de la Gauche Anticapitaliste courant unitaire pour l’écosocialisme.

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